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The dead are not dead

Ma grand-mère, Germaine RASOAZANANY, a maintenant 89 ans. Elle habite à Isotry depuis qu’elle est née. Ainsi que ses parents.

Sa mémoire et sa capacité de réflexion sont altérés au point où elle oublie au bout de 2minutes les échanges qu'elle a eu avec autrui. En revanche, elle a gardé la plupart de ses souvenirs lointains. On lui a diagnostiqué la maladie de Alzheimer il y-a huit ans. Tout a commencé quand ses enfants ont pensé qu’il était temps pour elle de se reposer car elle commençait à vieillir. On ne la laissait plus laver les assiettes, ni balailler la maison car la famille a pensé qu’elle en a assez fait . Très rapidement, devenue inactive, elle a commencé à perdre la mémoire.

 

Germaine est une femme courageuse, Une héroïne ordinaire. Elle est veuve depuis le 3 mars 1971 alors que son fils ainé n’avait que 14 ans et ses benjamins, jumeaux n’avaient que quelques mois. Elle et ses 10 enfants ont alors vécu avec la pension alimentaire de son défunt mari. Avant que cette maladie ait eu raison d’elle c’était une femme active. Elle se levait tôt pour faire les tâches ménagères et s'occupait de ses enfants. Elle aimait bien coudre et cousait elle-même les vêtements de ses enfants.

 

Aujourd’hui, son quotidien se résume essentiellement à prendre soin de ses cheveux,a faire le « tanavoho » chaque matin, une coiffure très importante pour les femmes malgaches de sa génération ; à regarder la télévision pour passer le temps.

La plupart du temps Germaine est seule à la maison lorsque tout le monde va travailler.

 

Avant, Alors que mes parents travaillaient dans les provinces de Madagascar, j'ai habité chez ma grand-mère pour poursuivre mes études dans la capitale. Maintenant, quand je lui rend visite, elle ne me reconnait plus. Cela m’attriste profondément. Par chance, malgré sa maladie, Germaine a gardé sa simplicité et sa bonne humeur naturelle. C’est une femme qui a su garder les valeurs du « fihavanana » (vivre ensemble) qui tend à disparaître de nos jours. Elle est aime partager le peu qu'elle a. Respectant la coutume malgache, on ne rentre jamais le ventre vide quand on passe lui rendre visite.

 

Je voudrais, par cette série, que même si elle n'apporte plus grand chose à la société, ma grand-mère reste un être merveilleux qui a élevé ses enfants du mieux qu'elle pouvait ; qui a fait preuve de bienveillance à toutes les personnes qui ont croisé sa route.

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