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Lors d'une mission dans le sud de Madagascar en 2021, j'ai rencontré à l'hôpital d'Ambovombe une mère de 15 ans émaciée, tenant dans ses bras son frêle bébé de 8 mois, tous deux admis au centre de récupération nutritionnelle pour malnutrition aiguë sévère. Elle est restée silencieuse, mais son regard insistant demandait désespérément de l'aide, ce qui m'a laissé un profond sentiment d'impuissance.

Ce souvenir me hante encore. Et elle n'est pas la seule ; chaque fois que je me rends dans cette région, je rencontre des mères célibataires qui luttent pour s'occuper d'au moins quatre enfants. Elles me disent que le père est parti. J'ai été surprise par la désinvolture avec laquelle elles en parlaient, comme s'il s'agissait d'un élément normal de la vie.

La pauvreté est généralisée dans cette partie de l'île. Les habitants sont confrontés depuis des années à la sécheresse, qui détruit les récoltes et entraîne la famine pendant les périodes sèches. De nombreux parents ne peuvent pas envoyer leurs enfants à l'école et les filles sont mariées à un âge précoce.


Les statistiques indiquent que dans certaines régions de Madagascar, 70 % des jeunes filles de 16 ans ont déjà donné naissance à leur premier enfant. Les 22 régions de Madagascar pratiquent toutes le mariage précoce.

J'ai alors réalisé que je pouvais contribuer à l'amélioration des conditions de vie des filles en les sensibilisant aux impacts négatifs de ces pratiques par le biais de la photographie. Je peux donner une voix à ces filles.

Les violences sexuelles et psychologiques sont répandues, non seulement dans le sud de l'île, mais aussi dans d'autres régions, en raison de l'éducation et du manque de revenus. Ayant moi-même été victime d'inceste, je comprends parfaitement ce qu'elles ressentent. En parler ? À qui ? Et pourquoi ? Le mal est déjà fait. De plus, comme elles, j'ai élevé seule mon fils après que mon ex-mari nous ait abandonnés.

Un grand nombre de filles issues de familles pauvres et vulnérables sont échangées contre de l'argent et des zébus, qui sont au cœur de nombreuses cultures, symbolisant la richesse, la respectabilité, et ayant même plus de valeur que la vie elle-même dans le sud de Madagascar.

Leur éducation est incomplète, mais on attend d'elles qu'elles transmettent leur savoir. Mais que peuvent-elles vraiment offrir dans ces conditions ? Comment ces jeunes filles peuvent-elles porter seules des fardeaux aussi lourds ? Quel avenir attend les milliers de bébés non désirés qui représentent l'avenir de Madagascar ?

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Sexual and psychological violence are prevalent due to lack educations. As a victim of incest myself, I understand perfectly how they feel. What's more, like them, I raised my son alone after my ex-husband abandoned us.

 

Their education is incomplete, yet they’re expected to pass on knowledge. But what can they truly offer in these conditions? How can these young girls bear such heavy burdens alone? What future awaits the thousands of unwanted babies, who represent the future of Madagascar?

Through my photography project, I aim to use images, testimonies, and artistic expression to help young mothers share their stories and foster understanding. I urge authorities to take action to reduce teenage pregnancies and ensure a more stable future for children. But beyond policies, society itself must change. These girls did not choose motherhood—society chose for them, yet they’re the ones forced to bear all the consequences. My body, my choice. My life, my choice.

 

This is an ongoing project. 

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© 2023 par Anne Lou. Créé avec Wix.com

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